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Établissement Public d'Enseignement Agricole du Robert

L' Aquaponie est un mode de production qui conjugue la double performance économique et environnementale.

Qu’est-ce que l’aquaponie ?

L’aquaponie est un mode de production innovant qui met en synergie l’aquaculture et l’hydroponie. La connexion matérielle de ces deux systèmes de production, en circuit d’eau fermé, et la complémentarité biologique que l’on en tire fondent le principe de fonctionnement original de l’aquaponie.

Les déjections des poissons, dégradés tout au long du circuit selon les principes biologiques de la minéralisation des matières organiques, sont assimilées par les plantes qui y trouvent, là, l’essentiel des apports minéraux dont elles ont besoin. L’action épuratrice des plantes en production sur l’eau chargée en minéraux assure, aux poissons, une concentration en ions dans le milieu d’élevage acceptable.

Un mode de production en phase avec les orientations agro-écologiques

L’aquaponie est un exemple intéressant et pertinent de conduite intensive hors sol de productions végétales et animales, tout en s’inscrivant dans le respect de la protection de l’environnement et de la préservation des ressources naturelles.

La station d’aquaponie met en œuvre les principes et dispositifs suivants :

  • La valorisation des rejets piscicoles ;
  • L’absence de rejets des effluents d’élevage dans l’environnement ;
  • L’absence de traitements pesticides ;
  • Le recyclage de l’eau et la collecte des eaux de pluies ;
  • L’affranchissement, du fait du hors-sol, du risque de contamination au chlordécone.

En ce sens, la station d’aquaponie contribue aux enjeux environnementaux ci-après :

  • La réduction de la consommation d’intrants chimiques ;
  • La réduction de la pression sur la ressource en eau ;
  • La réduction de la pollution des sols et des eaux de surfaces et souterraines.

Un engagement de longue date du Lycée Professionnel Agricole du Robert

L’engagement du Lycée Professionnel Agricole du Robert dans l’aquaponie est ancien, avec la mise en place, dès 2000, à titre expérimental, d’un dispositif de production aquaponique empirique sur la base d’un circuit ouvert en eau verte.

En 2005, avec l’appui d’une association locale d’aquaculteurs, le LPA du Robert se lance dans un projet plus ambitieux de station-pilote d’expérimentation en aquaponie, dotée de 4 bacs d’élevage d’une capacité globale d’accueil d’environ 5 000 poissons, de bacs de culture hydroponique d’une surface utile de 300 m² et d’une interface de décantation et de minéralisation des déjections organiques. La station est réceptionnée en 2007.

Un programme d’expérimentation en aquaponie, conduit sur 2008 et 2009 avec l’appui de cette même association d’aquaculteurs, a permis de réaliser les premiers essais à échelle économique et de faire connaître ce mode de production innovant aux agriculteurs et organisations professionnelles de Martinique. Ces essais reposaient sur l’association entre le Tilapia et une variété de laitue batavia.

Des travaux de renouvellement des équipements et de modernisation de la station d’aquaponie ont été engagés en septembre 2014 et bénéficient d’un soutien de l’Union Européenne et de l’ODEADOM. La station est de nouveau opérationnelle depuis octobre 2015 et a accueilli un premier lot d’alevins en janvier 2016.

Structure de la station d’aquaponie de l’EPLEFPA du Robert

Construit sur la base d’un circuit d’eau fermé, la station d’aquaponie de l’Exploitation agricole de l’EPLEFPA du Robert est formée de 5 compartiments fonctionnels distincts, qui totalisent une surface globale de production de 750 m² et un volume total d’eau de 118 m3, hors cuves de réserve :

  1. Une zone d’élevage des poissons, formée de 2 séries de 2 bacs d’élevage en parallèle ;

  2. Une zone de décantation dite aussi de clarification, composée de deux bacs montés en parallèle, dans la continuité des bacs d’élevage, captant la majorité des effluents d’élevage et à travers lesquels circulent l’eau. Près des deux tiers des matières organiques en suspension sont piégés au niveau de cette zone ;

  3. Une zone de bio-filtration, composée de 2 séries de 2 bacs en parallèle, au sein desquels s’opère une grande partie des processus biologiques de minéralisation des déjections organiques. Cette surface d’échange, jusqu’à présent, était composée de filets repliés ;

  4. La zone de production végétale, composée de 8 bacs de culture hydroponique d’une superficie globale de 300 m², fonctionnant par paire. Les plants de laitue, préalablement produits en pots paniers sous serre, sont disposés sur des supports flottants en polystyrène, pré-perforés à la dimension des pots paniers de manière à ce que le système racinaire se retrouve immergé et puisse se développer dans l’eau.

Le dispositif est complété par un ensemble de 4 cuves semi-enterrées de stockage des eaux de pluie, la collecte étant assurée via une bâche opaque posée sur une serre qui recouvre les zones d’élevage, de décantation, de minéralisation et de stockage de l’eau.

L’azote sous forme organique ou Amoniac, issue des déjections des poissons, est transformé successivement, par le jeu de la minéralisation, en nitrite puis en nitrate. Cette dernière forme est assimilable par les plantes.

Un outil à vocation démonstrative, pédagogique et d’expérimentation

Avec le concours financier de la Collectivité Territoriale de Martinique, le LPA devrait engager, dans le courant de l’année 2016, un programme de démonstration et d’expérimentation en aquaponie, à destination des professionnels et des porteurs de projet. Ce programme, volontairement orienté vers le volet végétal, a un double objectif :

  • De promouvoir les productions hydroponiques possibles dans le cadre de l’aquaponie ;
  • De produire des références technico-économiques sur une sélection ciblée de cultures.

Dans un second temps, des espèces de poissons autres que le Tilapia pourraient être testées.